Si vous êtes habitué des randonnées en haute-montagne, vous avez certainement entendu parler du mal des montagnes ? Vous l’avez même peut-être expérimenté vous-même lors d’une randonnée en haute-altitude car il fait partie des désagréments courants en montagne. Il touche potentiellement tout le monde, du nourrisson à la personne âgée et les premiers symptômes apparaissent généralement vers 2000m d’altitude. Il est maintenant bien documenté par la médecine, que le mal soit léger ou aigu. De plus, il est possible de prévenir l’apparition des premiers symptômes en respectant quelques règles. Enfin, les solutions pour en guérir sont nombreuses et simples à mettre en œuvre. Focus sur le mal des montagnes et comment lutter contre cet ennemi du passionné de montagne.
Explication du mal des montagnes
Le mal des montagnes touche rarement les personnes habitant en altitude car leur organisme est habitué à la diminution de l’oxygène. Par contre, il arrive fréquemment dès 2000m d’altitude sur des personnes qui montent rapidement sans passer par l’étape des paliers d’acclimatation. Voyons ensemble ce qu’en dit la médecine et quels sont ses symptômes.
Définition médicale
Selon le manuel MSD de médecine, « le mal des montagnes est dû au déficit en oxygène ressenti en haute-altitude ». Vous savez certainement que plus vous montez en altitude et plus la pression atmosphérique diminue. Cela étant, la concentration en air diminue elle aussi, c’est pourquoi vous respirez plus difficilement à mesure que vous montez au sommet de la montagne (voir figure 1).
Ainsi, le mal des montagnes fait généralement son apparition vers 2000m d’altitude alors que vous n’avez accès qu’à environ 80% du taux d’oxygène habituel. Dès 2500m, 20% des personnes développent un mal des montagnes. Ce taux atteint même 40% à 3000m d’altitude et 90% au-delà de 5300m d’altitude.
Les symptômes courants
Vous commencez à développer un mal des montagnes si, lors de votre randonnée, vous connaissez ces symptômes :
- Maux de tête
- Fatigue
- Perte d’appétit
- Nausées, difficultés à déglutir
Notez que les symptômes font leur apparition entre 4h et 12h après votre arrivée à une haute altitude. Un passage plus court au sommet d’une montagne ne permettra pas le développement de ces symptômes. C’est pourquoi vous ne développez pas de mal des montagnes lorsque vous prenez un téléphérique et que vous redescendez tout de suite !
Les cas les plus graves
Plus vous restez en altitude et plus vous allez accentuer votre mal des montagnes si rien n’est fait. Dans certains cas, ce mal peut être dangereux voire mortel. Voici les symptômes les plus graves qui peuvent se révéler :
- Irritabilité et vertiges
- Malaises
- Coma
- Œdèmes cérébraux et pulmonaires
Bien sûr, des cas de mal aigu des montagnes sont rarissimes à une altitude de 2000-3000m, mais deviennent plus courants au-dessus de la fameuse limite des 5300m d’altitude. Mais, ne vous inquiétez pas, car il est possible de prévenir ce mal commun, voire de le guérir lorsque des formes graves sont à craindre.
Quelques astuces pour prévenir le mal des montagnes
C’est en connaissant les facteurs aggravants que vous pourrez prévenir le développement d’un mal des montagnes. Vous ne pourrez peut-être pas l’empêcher de se manifester, mais vous en diminuerez les effets et éviterez de connaître un mal des montagnes trop aigu. Voici les facteurs d’apparition de ce mal :
- Une montée en haute-altitude trop rapide, sans effectuer des paliers d’adaptation
- Une activité physique trop intense à haute-altitude
- Une concentration trop basse de globules rouges dans votre sang dû à votre vie quotidienne près du niveau de la mer
- Un mal des montagnes antérieur
À partir de ces constats, il est facile de prévenir le mal des montagnes avec quelques comportements adaptés :
- Ne pas monter de 0m à 3000m d’altitude en quelques heures ou ne pas rester plus de 4h sur place
- Effectuer des paliers d’adaptation dès 1500m d’altitude, en restant 2 ou 3 jours sur place. Cela favorisera la création de globules rouges afin d’augmenter la distribution de l’oxygène dans l’organisme
- Restreindre ses mouvements au strict nécessaire dès 2000m d’altitude afin d’économiser votre oxygène et votre énergie
- Éviter la consommation d’alcool ou la prise de somnifères, qui accentuent le risque d’apparition du mal des montagnes
- La prise de médicaments sur ordonnance : si votre médecin l’estime nécessaire, il peut vous prescrire un médicament appelé le Diamox, qui va agir comme une aide afin que votre corps s’acclimate plus facilement au manque d’oxygène. Disponible sur ordonnance, il est conseillé pour les personnes ayant déjà subi un mal aigu des montagnes auparavant mais aussi pour prévenir les œdèmes et les troubles du sommeil. Comme tout médicament disponible sur ordonnance, la Diamox doit être ingéré sur le conseil de votre médecin traitant. Évitez donc toute automédication qui pourrait être dangereuse.
Dès que vous arrivez en haute-altitude, à 3000m, il est conseillé de ne pas dépasser les 500m d’ascension par jour afin de laisser le temps à l’organisme de s’adapter aux nouvelles conditions. Tous les 3 jours, comptez passer 2 nuits d’affilée à la même altitude, afin de ne pas brusquer votre organisme. Enfin, évitez les médicaments à base de paracétamol, comme les Doliprane, qui masquent les symptômes du mal des montagnes mais ne le guérissent en aucune façon !
Mal des montagnes aigu : comment supprimer les symptômes
Après avoir vu ensemble la prévention du mal des montagnes afin de l’empêcher d’apparaitre, nous allons nous pencher sur la manière de stopper ce mal lorsque les premiers symptômes apparaissent. Dans tous les cas, il faut éviter que le mal des montagnes léger ne se transforme en mal aigu, qui peut être mortel.
Premier réflexe : stopper l’ascension
Cela parait évident, mais beaucoup de randonneurs ne tiennent pas compte des avertissements que leur envoie leur corps. Dès que les premiers symptômes arrivent (migraine et grande fatigue), vous devez stopper net votre ascension. L’apparition de ces symptômes est le signe que votre corps souffre du manque d’oxygène. En continuant à monter, vous le mettriez davantage en danger et favoriseriez l’apparition de symptômes plus graves comme les malaises et les nausées.
Deuxième étape : prendre du repos
Heureusement pour nous, notre organisme sait s’acclimater à des conditions nouvelles et difficiles. Lorsque les symptômes apparaissent, il est conseillé de prendre du repos afin de laisser le temps à votre corps de produire des globules rouges nécessaires au transport de l’oxygène. Montez donc un bivouac à votre rythme, sans brusquer votre corps, puis attendez entre 12h et 3 jours. Après ce laps de temps, deux possibilités s’offrent à vous : soit les symptômes persistent, auquel cas il vous faudra redescendre, soit ils s’en sont allés et vous allez pouvoir continuer l’ascension prudemment. Pour la deuxième hypothèse, pensez au système des paliers de 500m par jour !
Troisième étape : la nécessité de redescendre
Malgré ces 3 jours de repos, les symptômes persistent. Pire, ils s’aggravent, quelquefois. Vous devez alors redescendre de 500m au minimum afin d’aider votre corps à reprendre son souffle. Prenez alors du repos et attendez à nouveau 12h. Si cela ne s’améliore pas, vous allez devoir redescendre en basse-altitude afin d’aller consulter un médecin. S’il le juge nécessaire, il peut vous prescrire un médicament qui va vous aider à réacclimater votre corps et qui va faire disparaitre les symptômes du mal des montagnes en quelques jours. Enfin, en cas d’œdèmes importants, les secours pourront vous soigner à base de corticoïdes et d’inhibiteurs calciques afin de diminuer leur gonflement. Dans tous les cas, gardez à l’esprit qu’une prise de tels médicaments sans pour autant redescendre ne servirait à rien !
Conclusion
Le mal des montagnes n’est pas un problème qui doit être pris à la légère. Il touche toute personne qui ne vit pas à haute-altitude tout au long de l’année, dès lors que vous faites une ascension trop rapide ou que vous ne respectez pas les paliers d’acclimatation. Il apparait généralement dès 2000m et devient fréquent au-dessus de 3000m d’altitude. Les symptômes les plus fréquents sont une migraine, une grande fatigue et une irritabilité. Dès leur apparition, il est nécessaire de stopper l’ascension, de prendre du repos ou de redescendre de 500m pour récupérer. Dans le cas contraire, un syndrome aigu peut se manifester, avec des malaises, un coma ou même la mort dans les cas les plus graves. Mais ce mal si connu n’est pas une fatalité : effectuer les paliers, éviter les activités physiques intenses et monter prudemment évitent son apparition dans la plupart des cas. Soyez prudents lors de vos randonnées et n’hésitez pas à consulter un médecin avant et après une ascension en haute-altitude !
⛰️Quel est le meilleur remède contre le mal des montagnes ?
Traiter le mal d'altitude
- s'arrêter et se reposer là où vous êtes.
n'allez pas plus haut pendant au moins 24 à 48 heures.
si vous avez mal à la tête, prenez de l'ibuprofène ou du paracétamol.
si vous vous sentez malade, prenez un médicament comme la prométhazine. Attention cependant à ne pas masquer les symptômes pour mieux repartir, arrêtez-vous au moins 24h ! - assurez-vous que vous buvez suffisamment d'eau.
- ne fumez pas, ne buvez pas d'alcool et ne faites pas d'exercice.
⛰️Combien de temps faut-il pour se remettre du mal d'altitude ?
Les symptômes du mal d'altitude modéré s'améliorent généralement en 24 heures à une altitude inférieure à 1000 mètres. Les symptômes devraient disparaître complètement en 3 jours. Les personnes souffrant d'un mal d'altitude aigu doivent être immédiatement emmenées à une altitude inférieure à 1200 mètres.
⛰️L'eau potable contribue-t-elle au mal de l'altitude ?
Il est important de rester hydraté en altitude. Les symptômes de déshydratation sont similaires à ceux du mal des montagnes. Comptez un litre à un litre et demi d'eau supplémentaire par jour en altitude. Une urine claire indique une hydratation adéquate, une urine foncée suggère une déshydratation et le besoin de boire plus d'eau.
⛰️Quelle est la gravité du mal de l'altitude ?
Les étourdissements, les nausées, les maux de tête et l'essoufflement sont quelques symptômes de cette maladie. La plupart des cas de mal d'altitude sont bénins et guérissent rapidement. Dans de rares cas, le mal d'altitude peut devenir grave et entraîner des complications au niveau des poumons ou du cerveau.
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